top of page

Une soirée comme les autres



Un soir comme un autre. Au volant de mon bolide je sillonne les rues pittoresques de la Seyne sur mer, les lampadaires éclairent les avenues d’une sombre luminosité, quelques feuilles de platanes voltigent ça et là, mais aucune activité humaine à l’horizon. En ce moi de Février, la majorité des seynois sont bien au chaud dans leur habitations, de plus nous sommes en plein milieu de semaine, raison supplémentaire justifiant la solitude des rues de la ville.

Je roule, écoutant la radio, somnolant à moitié, emporté par les souvenirs d’une ville ou je suis né. Quand tout à coup, sur le bord de la route, j’aperçois un commerce ouvert à une heure aussi tardive. Je gare mon véhicule le long du trottoir à quelques pas de l’endroit qui ce trouve être un bar à chicha, célèbre en France, parcelle de culture orientale ou l’on fume le narguilé et boit un thé entre ami. A peine le pas de porte franchi et je ressent l’ambiance authentique de la rue et du cartier. Au menu : survêtement, basquet, et grosse rigolade sur fond de match de foot de l’olympique de Marseille. j’apprécis cette atmosphère atypique. Je commande un chicha à la menthe et un thé. Tout en m’installant sur le divan, je m’imprègne de l’ambiance que peut de personne serait prête à accepter. Quelques minutes plus tard le jeune barman me sert mon narguilé et mon verre de thé (en sachet). La musique prend le relais sur un aire de rap underground, en vogue à cette époque.

La première bouffé de fumé s’échappe de mon gosier, je continue de tirer sur le narguilé, laissant transparaitre un bruit sourd d’eau qui paraît bouillir mais qui n’est la que pour refroidir la fumé, cette fumé qui s’infiltre dans mon organisme déposant un arrière goût mentholé. La troisième bouffé commence à me faire tournoyer la tête, je m’échappe de mes pensés pour me laisser guider sur un chemin léger et insaisissable, ivre de souvenir, tout ce mélange, mon corps ce détend, en témoigne ma position avachi sur le fauteuil, le regard dans le vide fixant le plafond. La fumé s’accumule autour de moi pour former un nuage épai. Celle que j’expire telle une locomotive s’étire et s’étend sensuellement, se lie et se dénoue pour former toute sorte de forme incroyable : la, un aigle qui prend son envole, il se dissipe petit à petit pour laisser place à une sphère ovoïde magnifique. Ici un éclaire figé, non pas d’électricité et de lumière mais de fumé sombre et saccadé … mon esprit divague tendrement sur le charbon ardent symbole du foyer central sans lequel le rituel ne saurait fonctionner. Ce charbon qui frétille à chaque bouffé de fumé, orange et brulant, chaleur nécessaire et amicale.


« Teşekkür ederim », nous lui lançons quand le bonhomme revient pour nous alimenter le narguilé fort et intense d’un nouveau charbon ardent, au fond de cette petite ruelle étroite d’Istambul. Music oriental et décore hypnotique nous plonge au cœur de la ville éméché d’une histoire fantastique. Devant nous, le spectacle véritable d’un groupe de vieil homme à la gabardine, béret, assez fort physiquement, tirant chacun sur leur narguilé en jouant au carte. L’apaisement d’un moment, l’évanescence de l’évanouissement, et les vapeurs d’arômes en tout genre me transporte dans un ailleurs atemporel. Le périple que nous menons depuis maintenant 2 ans et demie touche quasiment à sa fin, nous profitons de chaque moment, chaque instant. La route qui mène à la maison n’est aujourd’hui qu’une broutille de quelques milliers de km, en passant par la Grèce et l’Italie. Les portes de la méditerranée nous sont ouvertes, ce que nous ressentons dans ce bar à chicha typique et authentique.

Le charbon continue sa décadence, se consume et se fait changer par notre aimable serveur, qui scrute tous les narguilés, s’envoyant à la rescousse quand on le nécessite. Derrière le comptoir, c’est la matriarche qui s’occupe de faire les véritables thé à la menthe et de maintenir de les charbons toujours prêt. La véritable atmosphère d’un lieux ce génère avec les locaux, ici ou la, nous voici intégré. La nuit est tombée depuis plus d’une heure sur la capital Turc, l’apaisement nous berce dans un froid intenses sur le chemin du retour…

Entre rap et music typique, entre jeune de cartier et vieillard bedonnant et moustachu, entre thé lipton en sachet et thé fait maison, entre narguilé et charbon ardent, le bar à chicha est un endroit méditerranéen fort d’authenticité.


Posts à l'affiche
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
Pas encore de mots-clés.
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
bottom of page