Prison break… around the world !
- successtory
- 1 mars 2016
- 3 min de lecture
Un tour du monde ça fait rêver … Peuple, culture, îles vierges, aventure, liberté… et pourtant, peut on oser penser autrement durant une telle expérience ?

Coffrer pour quelques broutilles, mener par une furieuse envie de liberté, il n’a pourtant tué personne. Histoire de « shit », plaquettes ou savonnettes, l’attrait financier étant tellement alléchant. Au départ il ne s’agissait que de deux ou trois billet en plus, histoire de remplir un peu plus le caddie à carrefour à la fin du moi. Et puis ça a commencé à prendre de l’ampleur, les 2 ou 3 billets entraient toutes les 24 heures, offrant des possibilités taboues dans ce milieu social, « catégorie humaine » hiérarchisée par un tas de chiffre. Il suffisait simplement de rester discret. Mais un jour ou l’autre, le jeu s’arrête et direction la case prison sans passer par la case départ. Décision du juge, la peine sera sans équivoque.
4 murs, un lit, quelques repas insipide, un cadre violent ou suinte une ambiance pesante et malsaine, la prison c’est désormais son monde. Tout çà pour avoir « rêver » un jour de pouvoir accéder à une « liberté » plus grande. Le maton ne se doute même pas de ces élans libertaires, pour lui, ce type est un malfrat de plus, un bandit qui remplit cet endroit malfamé, ou trône voyoux en tous genres, certains bien plus dure que d’autre. Ici, il faut respecter les codes, les hiérarchies, passer entre les embrouilles pour éviter de finir en morceau. Le temps passe dans un espace, ou l’espace ce fige dans un temps futile. Seul lieu de réflexion intérieur, çà boite crânienne, n’est que le reflet des ces 4 murs qui le cloisonnent. Finalement la liberté ce résume à l’extérieur de ces cloisons, quelles soient de béton ou d’os, matériel, c’est par l’envole insaisissable d’une essence immortelle que ce matérialise cette issue, élan puissant d’une vision brulante, accélérant la matière pour la faire fondre et s’évader, s’évader pour chevaucher ces contrées inexplorées regorgeant de richesses.
Mélodie d’un oiseau tropical, feuille qui bruisse, le fond sonore de ce lieux reflète sa sérénité. L’eau du fleuve draine les branches et tronc des arbres qui, de temps à autre, provoquent des barrages naturels en s’agglutinant dans leurs trajectoires en apparence chaotiques, maitrisées par les flux du courant tantôt fluides et doux, tantôt forts et brutes. En me baisant, je ramasse une poigné de sable au abord du « Rio » ("rivière" en espagnole). Le soleil reflète ces rayons dans de petites paillettes d’or pur. Quand mon regard sillonne le paysage, ce sont des enfants bronzés, nus, qui s’amusent en riant aux éclats dans cet espace protecteur, leurs familles s’attelant à préparer un « churasco » (barbecue) sauvage.
Est ce que c’est cela la liberté ?
En plein cœur de l’aventure, en territoire colombien, j’ai pourtant une sensation de cloisonnement. Le monde n’est qu’une seule prison, prison immense mais prison quand même. Fini, délimité par la condition humaine, c’est en levant la tête vers les cieux, fixant la voie lactée, merveilleuse et scintillante que s’offre à moi l’élan de liberté.
Comment oser penser une telle chose ? Comment peut on emmètre l’idée qu’une expérience telle, un tour du monde, véritable aventure, ou la liberté n’est que plus large et plus belle, serait en fait une prison ?

La liberté, notion futile et invisible, illusoire pour une condition humaine le plus souvent stratégique, calculée, n’est en fait qu’une prison immatérielle, d’ou s’extrait l’essence d’une vie par la recherche permanente d’une réponse, d’une quête qui ne s’achèvera qu’a l’extérieur de ces 4 murs. Prisonnier malgré soit, écorché de la vie, les différents mondes que l’on peut traverser dans une trajectoire personnelle s’unissent pour repousser l’espace qui nous cloisonne, jusqu'à l’infinie, dessinant au final, le petit cube au sein du quel nous vivons dans le creux de nos mains, croyant être prisonnier du solide, vérifiant l’immanence de l’espace pour se fondre et s’évaporer dans un temps figé, monumentale et vertigineuse construction, qui n’est compréhensible que dans son incompréhension.
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