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La galère !



Sonorité électronique, le iphone sur le coté du lit chante la mélodie du réveil. Nous sommes dimanche matin, un matin aux allures « normales ». Aujourd’hui, c’est direction le repas de famille. J’ai préparé pour l’occasion 2 petits cerfs volants en papier pour les enfants, ils en seront d’autant plus enthousiastes avec leurs prénoms dessinés sur la toile. Un petit café histoire d’émerger, pantalon, chaussures et blouson et je m’en vais gaiment sur le chemin de mon véhicule, cerfs volants sous le bras. En sortant de l’appartement, je me souviens avoir garé le camion dans la rue du marché. Tout en marchand j’imagine les enfants excités à la vue de la petite surprise.

Et puis j’arrive à l’endroit ou devait être mon véhicule, et la … le marché est installé ! Bordel ! Je comprends assez rapidement que la fourrière est passée pour remorquer mon camion. Je questionne le type du stand qui c’est installé la :

« Ah, c’est à vous le camion, ils l’ont pris il y a une heure environ… il faut vous rendre à la police municipale. »

Je soupire et intègre quasi instantanément la galère qui surgit d’une erreur d’inattention de ma part : il ne fallait pas rester garer à cet endroit hier soir !!


L’épreuve commence : je descends la grande rue du marché avec mes cerfs volants qui prennent le moindre courant d’aire. Soigneusement je les plaque contre moi pour éviter de les détériorer. Arrivé au bureau, le flic m’annonce le tarif : 123 euros… Je m’apprête à claquer l'équivalent de 2 semaines d’alimentation ! La comparaison fait mal au cœur… Mais c’est ainsi, ce sont les règles du jeu, et ce jour la, j’ai perdu.

Manque de pot, il faut l’appoint. Direction la banque pour retirer. Sur la route, les bobines de ficelles des cerfs volants tombent par terre et ce déroulent … La galère pour les rembobiner ! Des nœuds, du mou… Prenons les choses dans l’ordre et petit à petit. Je m’assoit sur un banc et roule les cordes doucement. Une fois roulées, je les coince dans l’armature des prototypes. Maintenant direction la banque. Durant l’aller retour entre la gendarmerie et le guichet de retrait je pense au moyen de me rendre à la fourrière qui ce trouve dans la ville voisine. Bien sur, le dimanche, pas de bus, quelle galère … Occupons nous d’abord de l’amende.

Le gentil petit gendarme m’annonce qu’il faut les papiers du véhicule (carte grise et assurance). « Mais messieurs l’agent, les papiers sont dans le véhicule ». Il saisit son téléphone et passe un coup de fil à son compère pour attester de la procédure. J’entend la voie du gendarme au bout du fil et son accent chantant toulonnais : « Aaah voui, il faut les papiiiiiers ». Bon, on peut trouver une solution messieurs le gendarme, d’autant plus qu’il m’annonce que la fourrière fermera ces portes à midi, il est 11h30, c'est pas possible cette galère… Finalement, le deal sera de faxer les papiers depuis la fourrière. Ouf, une autre épreuve de passée…



Et maintenant, direction l’ambassade d’Indonésie. Très tôt le matin, avant même le lever du soleil nous longeons le bord de mer de la capitale du Timor Oriental : Dili. Cela fait maintenant 1ans et demie que nous voyageons, et les demandes de visa sont toujours un calvaire. Les ambassades sont souvent bondées, il vaut mieux arriver bien à l’avance, quitte à dormir devant. Après 3h de queue nous voici enfin prêt à récupérer nos passeports tamponnés (sans quoi impossible d’entrer en Indonésie). La secrétaire nous fixe longuement et nous rétorque dans un anglais approximatif : « vous pas rentrer en short, il faut pantalon pour voir Mr l’ambassadeur ! ». Pardon !? Il fallait mettre un pantalon pour récupérer un morceau de papier ? Et oui, ce sont les règles du jeu, et ce jour la, nous sommes hors-jeu. La route pour récupérer nos passeports fut longue et d’une chaleur accablante, un aller-retour le long de la mer pour respecter les codes d’usages, enfiler un pantalon pour cacher nos belles gambettes et enfin pouvoir s’asseoir dans le bureau climatisé de l’ambassadeur indonésien qui nous remettra nos passeports en 2 minutes et 43 secondes exactement…


Ces cerfs volant voleront-ils ? Animés par des cris et des sourires joyeux, je les imagine gambader dans les champs, tirant leurs nouveaux compagnons de jeu qui s’élèvent dans le ciel et nous observent d’en haut, petite race souvent limité par des codes, des règles un peu étranges… Non je n’abandonnerais pas, quitte à y aller en courant. J’accélère le pas quand tout à coup je pense à un ami! Je lui passe un coup de fil et 3 minutes plus tard je grimpe dans sa voiture pour qu’il me dépose à la fourrière. Arrivé à 11h55, je souffle un grand coup et récupère mon véhicule.



Avec un peu de retard mais beaucoup de joie, je vois enfin le bonheur des petits, j'entends leurs cris et m'imprègne de l'effervescence du moment. J’observe ces cerfs volants décoller. Les voici qu’ils planent, majestueusement, dirigés par l’innocence enfantine, conséquence d’une matinée éprouvante, d’un mécanisme complexe d'un dimanche matin dans le sud de la France…




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